Cet article revient sur des travaux que j'ai réalisés en utilisant la facilitation graphique dans le domaine de l'égalité femmes-hommes. Il s'inscrit dans une série de posts retraçant les différentes thématiques que j'ai pu aborder en dessins. L'ensemble des thèmes est disponible ici.
☕️ Attention, cet article est long (et encore j'ai fait une sélection). J'aime bien bavarder, prenez donc un thé !
On va partir ici d'une grille de lecture des inégalités professionnelles pour continuer sur un état des lieux en France de l'égalité femmes-hommes, sur l'intérêt de la mixité professionnelle avec notamment l'exemple de la place des femmes dans le numérique et le monde du vin, de la nécessité d'agir contre les violences sexistes et sexuelles et l'empouvoirement des femmes.
Des inégalités tout au long de la vie
Dans son excellent livre "le couple et l'argent", Titiou Lecoq expose que c'est tout au long de leur vie que les femmes voient s'immiscer et s'enraciner les inégalités :
Dès la naissance, on martèle dans la tête des petites filles qu'elles devront, toute leur vie durant, prendre soin des autres. Non seulement on leur demande de prendre soin des autres (parents, mari et évidemment enfants) mais aussi d'elles-mêmes et ce physiquement, au service du regard des autres. Toute leur vie, leur valeur se verra indexée à la conformité de leur physique. Le poids des injonctions se mesure aussi financièrement avec un bonus taxe rose. À l'adolescence, les jeunes filles découvrent les soldes ou plutôt le rabais forcé à l'argent de poche qui leur est concédé et qu'elles doivent d'ailleurs réclamer. Durant leur scolarité, on va davantage les orienter vers des métiers moins rémunérateurs, tout en soulignant que décidément une femme qui s'intéresse à l'argent, c'est sacrément déplacé. La vie professionnelle va se dérouler dans la même continuité avec des écarts de salaire générés notamment par des temps partiels subis et par les parois de verre.
Au moment de la mise en couple, dans l'imaginaire collectif, on va une nouvelle fois souligner que parler d'argent, c'est grossier. On va opposer naturellement la notion d'amour, qui serait synonyme de don de soi, au calcul financier et on va inviter les femmes à négliger cet aspect. Lors de la mise en couple, une situation encore très courante consiste à partager tous les frais, même si les revenus sont très inégaux. Tout, mêmes les impôts et ce, même s'ils sont corrélés à des revenus qui ne sont pas engendrés par la personne qui s'en acquitte. Au niveau des investissements, un fossé se creuse dans la durée : les femmes vont généralement davantage se charger de frais de la vie courante qui ne peuvent être capitalisés par la suite tandis que les hommes vont développer une logique d'investissement sur laquelle il pourra capitaliser par la suite. En bonus, les femmes vont fournir un travail domestique gratuit et non quantifié tout au long de la relation. C'est notamment à l'arrivée d'un enfant que les inégalités vont pouvoir s'accroître. Lors de la retraite et d'une séparation, c'est tout le parcours professionnel et familial qui va se faire ressentir pour encore ici révéler les inégalités. Et enfin, lors d'un héritage, c'est encore généralement un homme qui en ressort gagnant avec le fil aîné favorisé comme digne héritier !
La roue de l'infortune
Avant la lecture de ce livre, je m'étais amusée à reprendre les différents volets des inégalités dans une roue de la fortune (qui s'apparente davantage à une roue de l'infortune :
Le travail fourni par les femmes peut être découpé en 2 parties : le travail productif (celui qui est souvent le plus visible) et le travail reproductif (souvent moins visible et qui est lui totalement gratuit, quelle aubaine !). Ce travail reproductif s'articule en travail procréatif, reproducteur, émotionnel, domestique et en charge mentale. Plein d'options, avec l'assurance d'être perdante à tous les coups !
Les inégalités professionnelles sont multifactorielles
Après avoir suivi la formation de Caroline de Haas, 5 idées reçues sur les inégalités salariales, j'ai rassemblé dans ce visuel les différents facteurs liés aux inégalités professionnelles :
Le terreau des inégalités se fait dès l'enfance avec les différents stéréotypes et injonctions faites aux petites filles, qui vont les inciter à s'orienter vers certains métiers en adoptant une attitude étiquetée comme féminine. Cela va être ensuite flagrant dans le monde du travail avec une absence de mixité dans les métiers : 50 % des femmes sont concentrées dans seulement 15 % des métiers. En théorie, la loi stipule qu'à travail de valeur égale, salaire égal. Dans les faits, c'est bien différent avec notamment 7 % d'écart de rémunération chez les cadres à poste égal. Par ailleurs, le manque d'accès aux responsabilités peut également freiner la carrière des femmes : on déplore 21 % des femmes dans les comités exécutifs actuellement. Le manque d'accès la formation et son implication sur la carrière pose également problème, même si les chiffres sont difficiles d'accès. Le temps partiels subis (ou choisis) vont aussi contraindre la carrière (les salaires et retraites) des femmes : 79 % des contrats à temps partiels sont occupés par des femmes. Des temps partiels pour un temps plein à la maison : en moyenne les femmes réalisent 10,5 h par semaine de travail domestique en plus. Enfin, même si ce n'est pas encore aujourd'hui quantifié, on ne peut pas négliger l'effet des violences sexistes et sexuelles au travail en sachant qu'une femme sur 3 est victime de harcèlement au travail.
État des lieux en France
Mise en contexte un peu cocorico avec une infographie dessinée sur l'égalité femmes-hommes en France en 2014 pour le compte du Gouvernement. Évidemment, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais voici quelques chiffres encourageants :
En 2014, la France se plaçait donc à la 16ième place mondiale au classement du Forum économique mondial sur l'égalité femmes-hommes gagnant par la même occasion 29 places en un an (pour information en 2018, la France était rendue à la 12ième place).
Il reste encore beaucoup à faire et parmi les chantiers prioritaires on trouve l'égalité professionnelle et salariale avec des sanctions prévues pour les entreprises ne respectant pas l'égalité salariale entre les femmes et les hommes. L'accès des femmes aux responsabilités dans toutes les sphères de la société notamment la part des femmes dans les conseils d'administration des entreprises du CAC40 est également en ligne de mire et pour cause : elles n'étaient que 11,3 % en 2009 puis 30,3 % en 2014, encore du chemin jusqu'aux 50 % ! Enfin, la lutte contre toutes les violences faites aux femmes continue avec un service d'accueil téléphonique gratuit et disponible 7 jours sur 7 pour qu'aucune violence ne reste sans réponse.
À l'occasion de la journée internationales de lutte pour les droits des femmes, la ville du Havre a organisé le 11 mars 2022 une rencontre intitulée "que reste-t-il des combats de Simone Veil ?" :
La société a (fort heureusement !) évolué au sujet des droits des femmes mais on constate parfois un fossé entre les droits théoriques et les droits pratiques. L'éducation joue un rôle crucial quant à l'éradication des inégalités de genre et pour faire qu'in fine, il n'y ait plus de distinction entre filles et garçons ! Les femmes sont encore aujourd'hui enfermées dans la maternité et les hommes assignés à la virilité. Il s'agit d'opérer une réelle révolution des esprits pour voir au-delà des genres et d'une fragilité supposée des femmes.
Les bienfaits de la mixité
Même si l'égalité femmes-hommes n'est pas encore gagnée, on peut déjà haut et fort vanter les mérites de la mixité :
Dans de nombreux secteurs qui embauchent, des difficultés de recrutement pourraient reculer en faisant progresser la diversité des métiers.
Quelques exemples de métiers pour lesquels les entreprises éprouvent des difficultés à recruter et où les hommes ou les femmes sont sous-représentés :
- Ingénieur(e) informatique où l'on compte 80 % d'hommes contre 20 % de femmes avec un recrutement jugé difficile à 61,1 %
- Boucher(ère), charcutier(ère), boulanger(ère) où l'on compte 82 % d'hommes contre 18% de femmes avec un recrutement jugé difficile à 50,4 %
- Conducteur(rice) d'engins du bâtiment et des travaux publics où l'on compte 99 % d'hommes contre 1% de femmes avec un recrutement jugé difficile à 45,9 %
- Aide à domicile, aide ménager(ère) où l'on compte 97 % de femmes contre 3 % d'hommes avec un recrutement jugé difficile à 64,5 %
- Professions paramédicales où l'on compte 73 % de femmes contre 27 % d'hommes avec un recrutement jugé difficile à 53,8 %
- Assistant(e) maternel(le) où l'on compte 99 % de femmes contre 1 % d'hommes avec un recrutement jugé difficile à 58,4 %
- Des accords avec les secteurs professionnels avec une sensibilisation à la mixité et un respect de l'égalité (salaires, promotions, formations)
- Des accords avec Pôle Emploi avec une mixité des offres et des candidatures ainsi qu'une sensibilisation du personnel
- Plus de mixité dans l'orientation des jeunes
- Une sensibilisation grand public avec le soutien de la campagne "au travail, c'est le talent qui compte" de la fondation FACE
L'argent, pas mon genre ?
À l'occasion du Printemps des Fameuses sur le thème de l'argent, j'ai repris les grandes idées qui ressortaient de ces échanges passionnants :
Les inégalités de patrimoine augmentent au fur et à mesure des années en passant de 9 % en 1998 à 16 % en 2015. La famille hétéronormée est un lieu de reproduction de ces inégalités et ce, dès l'enfance.
On trouve d'un côté les femmes dans une logique de flux qu'il s'agisse du travail domestique (gratuit) ou de leur rapport à l'argent. Leur est assigné tout ce qui est répétitif et routinier et elles se trouvent naturellement lésées lors de séparations ou de successions.
De l'autre côté, les hommes se trouvent associés à une logique de stock en s'intéressant aux investissements et à l'immobilier. Ils sont de fait valorisés et peuvent utiliser utiliser l'argent comme un moyen de contrôle tout en veillant à entretenir l'ignorance des femmes à ce sujet.
On constate aujourd'hui en France un écart de rémunération de 25 % entre les femmes et les hommes. Ce problème est systémique et est notamment le résultat d'une ségrégation professionnelle des femmes dans des métiers sous-valorisés, de temps partiels choisis ou subis ou encore de plafonds de verre limitant la carrière des femmes.
Enfin, si les hommes gagnent plus, la virilité a aussi un coût ! C'est ce qu'a étudié l'historienne Lucile Peytavin dans son ouvrage "le coût de la virilité". On y constate que 99 % des auteurs de viols sont des hommes, 99 % des auteurs d'incendies criminels le sont également, que 96 % de la population incarcérée est masculine, que 95 % des vols avec arme sont commis par des hommes, que 86 % des homicides volontaires sont commis par des hommes et 84 % des accidents mortels en voiture sont commis par des hommes. Ces chiffres vertigineux élèvent donc un coût (direct et indirect) de la virilité à 100 milliards par an en France !
Pouvoir et genre, rien à voir
Si les métiers n'ont pas de genre, le pouvoir en a -t-il un ?
Le pouvoir peut se définir comme un pouvoir d'action, une capacité à faire avancer les choses et non comme un pouvoir sur. Le pouvoir en soi n'existe donc pas mais peut s'appréhender à travers de rapports de pouvoir. Chacun.e a un pouvoir, celui de dire oui et de dire non, quelle que soit sa position. En ce sens, la connaissance est un moyen d'accéder au pouvoir et de permettre une certaine forme de liberté.
Forts de ces constats, on comprend facilement que le pouvoir n'a ni sexe ni genre. Par nature, le pouvoir se prend mais ne se donne pas et il est souvent question pour les femmes de s'imposer. Ces dernières peuvent être davantage confrontées à une recherche d'équilibre entre leur vie pro et perso avec dans ce dernier volet de nombreuses injonctions dont celles d'être une "bonne" mère. Pour répondre à cette problématique, une des solutions semble de mise sur une éducation non genrée et à d'autres façons de communiquer sur les représentations via les médias.
Femmes et technologies mode d'emploi
Le milieu des technologies est un milieu représentatif qui manque cruellement de diversité :
La Silicon Valley est en quelque sorte l'épicentre de la technologie mondiale. Il y règne ce qu'on pourrait appeler une "culture de bros" (comprendre "brothers"), bref une culture de techos qui se tapent sur l'épaule et qui racontent des blagues salaces de mauvais goût (quoi ? Je caricature ?).
Il est question d'aller plus loin que le simple constat de la faible proportion des femmes dans le milieu technologique (28 % des femmes dans le digital qui sont de surcroît deux fois moins nombreuses qu'il y a 20 ans) et d'embrasser une vision holistique. Si les femmes sont si peu présentes dans ce milieu, c'est aussi que dès le plus jeune âge les sciences ne sont pas "marketées" (pardonnez l'anglicisime !) pour les femmes qui manquent cruellement de role models dans le secteur. Et pour ne rien arranger, quand une femme se fait sa place dans ce secteur (ou dans un autre d'ailleurs), on confond souvent son ambition avec de l'agressivité.
En plus de ses freins extérieurs liés au manque de représentation féminine, les femmes sont particulièrement sujettes à ce qu'on appelle "le syndrome de l'imposteur". Ce syndrome va de pair avec une logique de 100 % : veiller à disposer de 100 % des compétences requises avant même d'oser postuler à un poste ou encore être 100 % sûre de son propos avant de l'exprimer.
Force est de constater que la mysoginie ambiante (qu'elle soit consciente, inconsicente ou subconsciente) ne fait rien pour arranger tout cela. En attendant (doucement) que cela change vraiment, il incombe aux femmes de travailler sur la confiance en soi et de casser (voire d'exploser) le plafond de verre en utilisant la technologie comme un outil au service de valeurs.
Enfin, pour encourager la mixité dans certains domaines historiquement masculins, il est nécessaire de donner une visibilité et des temps de parole et d'échanges dédiés à des femmes engagées. C'est le cas pour la rencontre Women do wine qui, vous vous en doutez, concerne le secteur du vin et pour laquelle j'ai le plaisir de réaliser cette courte vidéo :
La parentalité, une voie pour l'égalité
À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, la mission égalité diversité de l'universite Lyon 1 a organisé une journée de webconférences dédiées à la parentalité à l'université :
Les femmes sont non seulement sous-représentées dans le milieu de la recherche mais elles sont aussi confrontées au plafond de verre. Elles manquent collectivement de role models, sont souvent victimes du syndrome de l'imposteur et souffrent d'un manque de recrutement externe. D'autres facteurs peuvent rentrer en compte au niveau individuel : la potentielle triple journée dépendant de l'implication du père et l'accès à un mode de garde souple.
Face à ce constat, des mesures sont préconisées : l'allègement de service durant l'année de la grossesse, le recours au temps partiel, l'accès à un mode de garde adapté ou encore une politique de 0 réunion tardive.
Voici pour aller plus loin, les différentes modalités d'accompagnements concrets proposés à l'université Lyon 1 :
Au niveau de le France, une réflexion globale est à mener quant au congé paternité :
Toute la société et son héritage historique est à repenser en sortant de la domination masculine avec une division sexuée du travail. À partir du 1er juillet 2021, la loi encadrant le congé paternité va évoluer mais il restera encore à faire pour aller vers une déspécialisation des rôles et une adaptation des employeur.euse.s. Les principales préconisations sont d'obtenir une durée identique pour les congé parentaux avec une obligation identique de 8 semaines, une rémunération correcte et juste ainsi qu'une période en solo sans la mère.
Les avancées et les expérimentations ne sont pas au même niveau dans tous les pays. Ainsi, le Québec et l'UQAM ont pu partagé leur expérience et avancée lors d'une webconférence :
L'UQAM a développé un statut de parents aux études permettant de prendre en compte cette double casquette d'étudiant et de parent. Les services du CSPE de l'UQAM cherchent également à faciliter la vie des parents aux études notamment avec une garde d'enfants, des soutiens financiers, la défense de leurs droits, des appuis pour des aménagements ou encore des soutiens entre pairs.
La France (et l'université Lyon 1) ne bénéficiant pas d'un statut spéicifique, le mission égalité-diversité de Lyon 1 a décidé d'élaborer un guide à destination des étudiant.e.s parents :
Toutes les ressources associées à cette thématique ont été soigneusement répertoriées ici.
Le pouvoir de l'empouvoirement
Dans le cadre de rencontres organisées par l'association Lean In Nantes, j'ai assisté à la masterclass donnée par Laure Merlin pour booster sa confiance en soi :
L'empouvoirement (ou l'empowerment en anglais pour les puristes) peut être encouragé par 3 volets :
- Améliorer son dialogue intérieur en faisant confiance à la vie : faire de la gratitude une habitude, prendre l'échec comme une opportunité et vivre pleinement ses émotions (même les moins agréables).
- Vaincre la procrastination en rentrant en action : commencer par quelque chose "comme si" j'avais confiance en moi, se souvenir de ses réussites.
- Utiliser son imaginaire en sa faveur en se laissant porter par ses valeurs : écouter sa petite voix, se focaliser sur le présent, sur le positif et sur le processus.
Aller plus loin avec l'écoféminisme
L'égalité ne peut se penser de manière isolée. C'est en tout cas, une des richesses de la pensée et du discours écoféministe :
Françoise d'Eaubonne a théorisé l'écoféminisme avec un constat : l'exploitation des femmes et de la terre par les hommes imposant une convergence des luttes. Un essoufflement autour de l'écoféminisme se fait sentir à la fin des années 1990 mais il retrouve aujourd'hui un regain d'intérêt.
Les femmes se trouvent les plus impactées par le réchauffement climatique mais ce sont aussi celles qui sont les plus décrédibilisées mais aussi les plus impliquées. Il s'agit dans un monde qui tend à être de plus en plus invivable à détricoter les injustices pour plus de communs et de justice sociale et climatique.
Enfin, je vous propose de reprendre les grandes lignes d'un patriarcat mis sans dessus dessous par l'artiste Typhaine D dans son spectacle contes à rebours. Elle dessine un horizon bien plus désirable avec une société qui serait féministe, antiraciste, écologique et antispéciste.
Encore un peu d'égalité femmes-hommes ?
Vous avez lu jusqu'ici ? Bravo à vous ! Vous en voulez encore ? Quels insatiables vous faites ! Allez, je suis sympa, en bonus voici encore un peu d'égalité femmes-hommes (il n'y en a jamais assez !) avec le résumé dessiné du deuxième sexe de Simone de Beauvoir, de Sorcières de Mona Chollet, de l'égalité sans condition de Réjane Sénac, des notes dessinées du Women's Forum 2013 (mes tout débuts !) et des portraits dessinés de femmes inspirantes lors de l'événement W(e) talk 2014.
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