QUAND UTILISER LA FACILITATION GRAPHIQUE ?

· La pratique

Après avoir défini ce qu'est la pensée visuelle et la facilitation graphique, voici maintenant quelques uns des champs d'application pour des usages personnels ou professionnels, pour synthétiser, structurer ou générer des idées :

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Cette liste est bien entendu non exhaustive mais on y retrouve les principaux contextes dans lesquels peut intervenir la pensée visuelle. Ainsi, au niveau personnel, on peut l'utiliser pour résumer des grandes notions que l'on a retenues d'un film, d'un article, d'une vidéo, d'un film, d'un spectacle ou encore d'une recette. On peut également l'utiliser pour structurer sa pensée que ce soit pour l'organisation de la maison, de la famille ou encore organiser des événements divers et variés (et pourquoi pas des vacances !). Enfin, on peut s'y aventurer dans le champ du développement personnel pour imaginer de nouveaux objectifs et de nouvelles postures.

Au niveau professionnel, la pensée visuelle peut être mobilisée pour reprendre des notions exposées lors de réunions, présentations, tables rondes, conférences mais aussi pour expliciter une vision d'entreprise, une offre (existante ou nouvelle) et un produit ou service. C'est également un excellent outil pour structurer et articuler du contenu en vue de l'organisation d'une formation ou d'un séminaire. Enfin, elle aide aussi à matérialiser des idées dans des temps de co-construction tels que les ateliers de créativité, des sprints de design thinking ou encore des world cafés.

À noter que toutes les occasions ne sont pas forcément bonnes et que la pertinence d'une prestation de facilitation graphique se pense au cas par cas. J'ai pu identifier 3 principaux freins à la mise en place d'accompagnement visuel :

  • L'intention :  Le fait de faire appel à un facilitateur ou facilitatrice graphique est souvent plaisant pour les clients et participants car on peut voir le visuel se créer en direct. Néanmoins, si dans l'esprit du client, la mise en scène est le seul but recherché, le travail ainsi produit perdra de la valeur. Je cherche dans ce cas là à pointer du doigts les bénéfices de la facilitation graphique pour aller plus loin et enrichir le plus possible l'événement (pendant et après). Je rencontre ce type de situation de temps en temps et après quelques échanges, c'est facile très souvent facile de la dépasser et de la sublimer. Là où le problème se pose réellement, c'est lorsque les intentions du client sont proches de la manipulation. Il faut parfois lire entre les lignes mais il m'arrive -heureusement très occasionnellement- que l'on me fasse comprendre en brief préalable que l'on souhaite voir ressortir de mon visuels des aspects très positifs alors que les échanges ou ateliers n'ont pas encore eu lieu. Mon rôle est d'être le reflet des échanges et donc d'un point de vue éthique, ce n'est pas correct de vouloir détourner voire pervertir une situation.
  • Le temps d'intervention :  Toujours dans cette logique de mise en scène mélangée avec un certain mythe de l'artiste,  certaines personnes en viennent à solliciter une prestation de 5 à 10 minutes (et je n'exagère même pas). C'est flatteur de penser qu'en 2 à 3 coups de marqueurs ou de stylet, ce sera terminé mais c'est loin de la réalité (en tout cas avec la qualité que je vise). Si la mise en images de temps très courts (pour des pitchs par exemple) n'est pas impossible en soi, elle nécessite cependant une réelle préparation (par exemple préparer les titres au préalable, avoir le contenu en amont). 
  • Un nombre trop important de groupes de travail :  De la manière que certains clients sous-estiment le temps de production, certains surestiment mon (absence) de don d'ubiquité. Cela mène à certaines situations ubuesques où la demande est de couvrir les échanges d'une dizaine de groupes en un temps record. Cela pose plusieurs problèmes : celui d'être là au "bon" moment, celui pendant lequel le ou les idées phares du groupe vont ressortir et le fait que les idées exposées (et reprises par la suite dans le visuel) soient réellement le reflet de la pensée du groupe et pas celle d'une personne isolée. Là encore ce n'est pas impossible en soi de couvrir ce type de configuration mais cela demande une réflexion préalable : soit le côté non exhaustif et clairement subjectif est assumé et dans ce cas le visuel produit sera superficiel; soit les différents groupes sont amenés à restituer sous un même format et avec des consignes très claires : la matière produite pourra ainsi être exploitée dans un second temps. 

Vous voyez d'autres champs d'application de la pensée visuelle et de la facilitation graphique ou vous distinguez d'autres freins ? N'hésitez pas à m'en faire part en commentaires ou à vous inscrire ci-dessous pour recevoir les prochains articles :